Fêtes de fin d’année au Maroc : gare à l’alcool frelaté

31 décembre 2023 - 16h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Malgré les efforts consentis par les autorités compétentes, l’alcool frelaté circule toujours au Maroc. De quoi susciter des inquiétudes en cette période de fêtes de fin d’année.

Des personnes sont mortes après avoir consommé de l’alcool frelaté dans plusieurs villes marocaines dont Ksar El Kébir et Meknès ces dernières années. Et, l’alcool frelaté servi dans des magasins agréés, bars et boîtes de nuit pourrait encore tuer en cette période de fêtes d’année en dépit de la loi interdisant la vente ou la fourniture de boissons alcoolisées aux citoyens musulmans. Aux yeux de Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des Droits du Consommateur (FMDC), les festivités du nouvel an, accompagnées d’une consommation significative d’alcool par certains citoyens marocains, suscitent des inquiétudes légitimes, car la consommation d’alcool contrefait ou périmé a récemment semé la mort parmi la population. De plus, les mesures prises par l’Office national de Sécurité sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) et des autorités compétentes ont porté leurs fruits, mais se sont avérées par la suite insuffisantes.

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Les boissons alcoolisées sont systématiquement soumises à un strict contrôle de la part de l’ONSSA et des autorités compétentes, fait-il savoir à Hespress, ajoutant qu’une vigilance accrue au niveau des unités de production, des points de passage, et des points de vente dûment autorisés a «  récemment à la confiscation de quantités significatives d’alcool contrefait ou périmé ». « Des campagnes sont régulièrement menées par les autorités compétentes pour résoudre cette problématique. Cependant, des défis persistent notamment sur le marché informel et certains points de vente qui opèrent sans licence, souvent en se procurant ces produits par le biais de contrebande ou de la production locale », fait remarquer Kherrati.

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Fort de ce constat, le président de la FMDC appelle les douanes à renforcer leur dispositif de surveillance, en collaboration étroite avec les autres instances de contrôle, et en impliquant activement le consommateur lui-même dans la lutte contre le trafic d’alcool. Il invite le consommateur à joueur sa partition, même si la dénonciation de boissons alcoolisées contrefaites pose problème en raison de la législation. « Cette dynamique expose le consommateur à une contradiction entre une législation répressive et une réalité tolérante. Ainsi, il devient impératif de développer des mécanismes incitatifs favorisant la dénonciation des produits non conformes et contrefaits », suggère Kherrati.

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Faisait remarquer par ailleurs que certains consommateurs, confrontés à la pénurie ou à la hausse des prix des boissons alcoolisées, se tournent vers l’alcool fabriqué localement appelé « eau de vie », il recommande de réglementer la production d’eau de vie au Maroc, à l’image de « l’approche actuelle dans l’industrie du cannabis, pour contribuer à la génération de ressources financières via l’exportation et à la protection des consommateurs contre les risques liés à une consommation non réglementée. »

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Sujets associés : Santé - Décès - Alcool - Office national de sécurité sanitaire et des produits alimentaires (ONSSA)

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