Le sort du code pénal entre les mains d’El Othmani

23 novembre 2020 - 22h20 - Maroc - Ecrit par : S.A

Face à l’impasse autour du projet de loi modifiant et complétant le Code pénal, le chef du gouvernement Saâdeddine El Othmani est appelé à débloquer le texte.

Ce texte est en souffrance à la Chambre basse depuis 2016. "La balle est dans votre camp après que tous les groupes parlementaires ont déposé leurs propositions d’amendements concernant le projet de loi modifiant et complétant le Code pénal", a lancé Boutaina Karouri, première vice-présidente de la commission de la Justice, de la législation et des droits de l’Homme, lundi en plénière. Celle-ci s’adressait au ministre de la Justice, Mohamed Benabdelkader. Celui-ci a indiqué que cette réforme est à caractère politique. Il faut donc l’aval du conseil du gouvernement et de son chef.

De cette vue, il revient à M. El Othmani de débloquer ce texte qui souffre de consensus. Bon nombre de députés ont entre-temps plaidé pour l’adoption de ce projet de loi. Sur le plan technique, le vote des propositions d’amendements des différents groupes parlementaires n’est pas encore effectif. Difficile pour les membres de la Chambre des représentants de s’accorder sur la question liée à la lutte contre l’enrichissement illicite inscrite dans le projet.

Selon le PJD, l’amendement de la majorité vide la disposition de lutte contre l’enrichissement illicite de sa substance puisqu’il propose de n’interpeller les personnes concernées qu’après la fin de leur mandat administratif comme électoral, de limiter la mission de contrôle à la Cour des comptes et de se contenter de la déclaration de patrimoine du concerné et de ses enfants, sans prendre en considération le patrimoine déclaré avant la prise de fonction. Le groupe du parti islamiste estime que confier la mission de la lutte contre l’enrichissement illicite à la Cour des comptes plutôt qu’à la justice est synonyme de gel de cette disposition. Pour leur part, les autres partis comme l’USFP proposent l’élaboration d’un texte relatif à cette disposition pour éviter toute ambiguïté.

"Le projet de loi modifiant et complétant le code pénal s’est transformé en un grand dossier politique. Il faut qu’on se dote tous de la maturité. Il y a deux options : le retrait du texte par le chef de gouvernement ou la poursuite du processus législatif ; et en cas de désaccord, c’est le vote en séance plénière qui permettra de trancher. Chaque partie doit en effet assumer ses responsabilités", commente Amina Maelainine, députée du PJD.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Saâdeddine El Othmani - Conseil de gouvernement

Aller plus loin

Maroc : la réforme du code pénal divise la classe politique

La classe politique est divisée sur la réforme du code pénal, ce qui se manifeste par l’opposition entre ministres, d’une part, et entre les partis politiques, d’autre part, sur...

Des hôteliers marocains appellent à la légalisation des relations hors mariage

L’interdiction des relations sexuelles extraconjugales imposée aux musulmans affecte le marché intérieur hôtelier déjà très affaibli par la crise sanitaire.

Maroc : la loi sur les libertés individuelles bloque la réforme du code pénal

Le débat sur les réformes du code pénal peine à évoluer à cause des partis de la majorité gouvernementale qui n’arrivent pas à accorder leurs violons. Les deux points de...

Maroc : les nouveautés du Code de procédure pénale

Le projet de Code de procédure pénale en élaboration depuis des mois, sera enfin disponible cette semaine, pour sa présentation au conseil du gouvernement. Quelques...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : allègement des mesures fiscales pour 2023

Le gouvernement marocain a décidé d’alléger une série de mesures fiscales consignées dans le projet de loi de finances 2023 qui fera l’objet d’examen et de vote à la Chambre des conseillers dès ce lundi 5 décembre 2022.

Maroc : l’état d’urgence sanitaire prolongé jusqu’au 31 décembre

Le gouvernement vient d’annoncer, une nouvelle fois, la prorogation de l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du territoire national.

Appel à l’intervention du roi Mohammed VI pour remanier le gouvernement

Sur la toile, les internautes marocains sollicitent l’intervention du roi Mohammed VI pour un remaniement urgent du gouvernement d’Aziz Akhannouch.

Maroc : l’état d’urgence sanitaire prolongé encore d’un mois

Réuni en séance hebdomadaire ce jeudi 29 décembre 2022, le gouvernement a décidé de prolonger jusqu’au 31 janvier 2023, l’état d’urgence sanitaire.

Nouvelle taxe pour l’hébergement chez l’habitant au Maroc

Le gouvernement marocain travaille à réglementer les hébergements alternatifs. Une nouvelle taxe pour l’hébergement chez l’habitant sera bientôt instaurée. Une manière pour lui d’encadrer le tourisme chez l’habitant.

Maroc : ces ministres qui veulent quitter le gouvernement

Alors que de nombreuses rumeurs font état d’un remaniement, certains ministres sont impatients de quitter le navire d’Aziz Akhannouch pour diverses raisons. Qui sont ces membres du gouvernement ?

Le Maroc proroge, à nouveau, l’état d’urgence sanitaire

Le Maroc a décidé de prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 30 novembre 2022, afin de faire face à la propagation du Covid-19 dans le pays.

Le Maroc met fin à l’état d’urgence sanitaire

Le gouvernement marocain a décidé de mettre fin à l’état d’urgence sanitaire en vigueur depuis l’apparition des premiers cas de contamination au coronavirus.

Maroc : appel pressant des exportateurs de légumes

Les associations de producteurs et exportateurs de fruits et légumes appellent le gouvernement d’Aziz Akhannounch à autoriser la reprise des exportations.

Bank Al-Maghrib va aider les banques en difficulté

Suite à l’adoption par le conseil de gouvernement d’un décret, Bank Al-Maghrib (BAM) est autorisée à accorder des liquidités d’urgence aux banques ayant des problèmes de liquidités et de solvabilité. Une mesure saluée par des analystes financiers...