Les cent jours de Benkirane

27 février 2012 - 17h13 - Maroc - Ecrit par : J.L

Plus de 2,2 millions de personnes ont voté pour le Parti Justice et Développement (PJD), et 88% des Marocains affirment faire confiance au chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Pourtant, jamais les cent premiers jours d’un exécutif n’auront été autant critiqués au Maroc.

Désordre et insécurité ont caractérisé les cent premiers jours du gouvernement Benkirane. Les manifestations pacifistes ont cédé la place à des protestations violentes dans plusieurs villes du pays.

Le ministre de la Justice et des Libertés Mustapha Ramid a reconnu devant le parlement l’existence de dérives sécuritaires, représentant une menace pour la vie des citoyens dans certaines régions.

Malgré cela, Abdelilah Benkirane a affirmé jeudi lors d’un Conseil de gouvernement, ne pas être prêt à céder aux pressions de la rue, faisant référence aux incidents de Taza et au dossier des diplômés chômeurs.

Une chronologie des cent premiers jours du gouvernement Benkirane réalisée par l’hebdomadaire Al Watan, révèle les maux d’un pays qui peine à s’en sortir.

Au cours de cette période, 17 procès ont eu lieu, des restrictions en matière de liberté ont été relevées, des quartiers entiers ont été rasés, le chef du gouvernement s’est attaqué à la presse, les chômeurs occupent encore les édifices publics, et 95 personnes se sont immolées par le feu d’après Mustapha Ramid.

La malchance poursuit le domaine du sport avec la sortie prématurée des Lions de l’Atlas de la Coupe d’Afrique des Nations 2012. Viennent enfin les femmes, révoltées par leur faible représentativité dans le gouvernement.

Al Watan brosse un tableau des plus pessimistes du Maroc de Benkirane, qui, pour rappel, avait été accueilli dès son retour de Midelt, où il avait été nommé chef du gouvernement, par des diplômés chômeurs devant le siège du PJD à Rabat.

Cent jours après son arrivée à la tête du gouvernement, et même avec une promesse de croissance économique de 5% et la création d’un million d’emplois au cours des cinq prochaines années, le ton des protestations monte au Maroc.

Benkirane ne semble pourtant pas prêt à céder aux pressions. Son programme est des plus ambitieux et a de plus, l’aval du Roi. Le chef islamiste promet ainsi de faire baisser l’inflation à 2% et le chômage à 8%. La création d’un fonds de solidarité destiné aux nécessiteux est également prévu.

Au siège de la primature, ceux qui ont travaillé sous d’autres gouvernements, sont unanimes. Jamais la communication n’a été aussi fluide et objective entre le Palais et un Chef de gouvernement marocain.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Manifestation - Droits et Justice - Taza - Pauvreté - Femme marocaine - Parti de la Justice et du Développement (PJD) - Abdelilah Benkirane - Mustapha Ramid - Immolation par le feu - Elections 2011 - Programme politique - Gouvernement marocain

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les démolitions sur les plages sont elles légales ?

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a été interpellé par Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), sur le respect de la loi dans le processus de démolition de plusieurs résidences...

Bouteille de gaz au Maroc : le prix flambe à partir d’avril

Le compte à rebours est lancé. À partir du 1ᵉʳ avril 2024, les Marocains devront mettre la main à la poche pour se procurer une bouteille de gaz butane. Exit la subvention de l’État, le prix passera de 40 à 50 dirhams, actant la première étape d’une...

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Redressement fiscal : Sound Energy fait appel

La compagnie gazière britannique Sound Energy annonce avoir fait appel devant le tribunal administratif, en vue de contester le redressement fiscal mené en 2020 par l’administration générale des Impôts, qui lui a réclamé 2,55 millions de dollars d’impôts.

Maroc : les femmes divorcées réclament des droits

Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.

Le PJD exprime son regret après la mise en garde du Cabinet royal

Le Parti Justice et Développement (PJD) est sorti de son silence après avoir été recadré par le Cabinet royal au sujet des relations du Maroc avec Israël. Dans un communiqué signé par son secrétaire général, Abdelilah Benkirane, le parti a exprimé son...

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

On reparle encore d’un impôt sur la fortune au Maroc

L’impôt sur la fortune pourrait être instauré dans le projet de loi de finances 2023 (PLF2023) actuellement en cours de finalisation par le gouvernement. Il devrait contribuer à renflouer les caisses de l’État en ces temps de crise.

Maroc : pas de congé menstruel pour les femmes fonctionnaires

La proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel, d’une durée ne dépassant pas deux jours par mois, en faveur des femmes fonctionnaires n’a pas reçu l’assentiment du gouvernement.

L’actrice Malika El Omari en maison de retraite ?

Malika El Omari n’a pas été placée dans une maison de retraite, a affirmé une source proche de l’actrice marocaine, démentant les rumeurs qui ont circulé récemment sur les réseaux sociaux à son sujet.