Dans le cadre d’une commission rogatoire de trois jours, le juge compte prélever les empreintes ADN de Saad Huseini pour les comparer aux empreintes relevées durant l’enquête, selon des sources judiciaires citées par le journal.
Saad Huseini, alias Moustafa le chimiste, arrêté en mars par les autorités marocaines, est accusé d’avoir préparé les bombes pour les attentats de Casablanca (33 morts en mai 2003).
Le profil de celui qui est présenté par la police espagnole comme un activiste important du Groupe islamique des combattants du Maroc cadrerait avec l’attentat du 11-Mars : présence en Espagne jusqu’en 2002, études de chimie à l’Université de Valence, ville espagnole où plusieurs personnes impliquées dans les attentats se sont rendues.
Le juge del Olmo compte interroger au Maroc, Abdelilah Hriz, auteur matériel présumé de l’attentat du 11-Mars, son empreinte ADN ayant été retrouvée dans la maison où les bombes ont été assemblées et dans l’appartement où sept auteurs présumés s’étaient suicidés à l’explosif en avril 2004.
La justice espagnole a condamné le 31 octobre 2007, 21 des 28 accusés du procès des attentats du 11-Mars, dont trois à des peines record de plus de 40.000 années de prison (limitées en pratique à 40 ans de réclusion maximum).
Le tribunal espagnol n’avait mis en évidence aucun lien matériel entre les attentats et Al-Qaïda, se bornant à évoquer l’action de cellules de type jihadiste.
Saad Huseini pourrait être ce lien manquant : il est passé par des camps d’entraînement d’Al-Qaïda en Afghanistan, selon la police marocaine.
Le 11 mars 2004, dix bombes avaient explosé dans quatre trains de banlieue à Madrid. Ces attentats les plus meurtriers commis en Espagne, revendiqués au nom d’Al-Qaïda, avaient fait 191 morts et 1.841 blessés.