L’attentat de Nice fera-t-il l’objet d’un procès pour terrorisme ?

25 mai 2020 - 18h00 - France - Ecrit par : S.A

Les juges antiterroristes français sont attendus dans l’affaire dite de l’attentat de Nice, dont l’auteur est Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Franco-tunisien de 31 ans. Il leur revient de prendre une décision concernant les huit suspects mis en examen dans le cadre de cette affaire.

Fin avril, les juges antiterroristes notifient aux parties la fin des investigations, fait savoir Le Parisien. Ceci implique qu’ils devront décider si les huit suspects mis en examen avaient connaissance d’un projet terroriste ou bien s’ils avaient été d’une aide pour l’auteur de l’attentat de Nice, survenu le 14 juillet 2016.

Au cas où la réponse serait affirmative, le procès s’ouvrirait devant la cour d’assises spéciale. S’il s’avère que les charges terroristes sont trop faibles, les magistrats pourraient se déclarer incompétents, analyse la même source. De facto, le tribunal correctionnel de Nice connaîtra du dossier avec des délits de droit commun.

La complexité de cette affaire tient à la personnalité du tueur et au fait qu’il soit décédé. Selon l’instruction, Lahouiaej-Bouhlel avait montré des signes d’intérêt récents pour l’islam radical sur internet. Elle confirme la thèse d’une radicalisation rapide. Selon des témoins, l’assaillant était un homme instable, peu religieux et fasciné par la violence sadique et morbide. Il avait de nombreuses conquêtes, femmes comme hommes, une obsession pour le sexe et les soirées alcoolisées, disent-ils. Pas de lien avec Daech.

Sans mobile clair, l’instruction ne saurait affirmer que les huit suspects mis en examen ont participé à un projet terroriste. Les suspects disent ne pas savoir que le Franco-Tunisien préparait un attentat.

Pour Karim Laouafi et Frédéric Nasrinfar, avocats de l’homme soupçonné d’avoir fourni une arme, "il faut que les juges restituent aux faits leur vraie qualification". "Notre client est depuis trop longtemps incarcéré pour des faits terroristes alors qu’il n’a rien à voir avec l’islam radical, disent-ils. C’est le cas pour la majorité des mis en examen." "Un procès en correctionnelle serait vécu de façon dramatique par les victimes. La solidité des charges doit se discuter devant la cour d’assises", commente, pour sa part, Gérard Chemla, avocat de parties civiles.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : France - Terrorisme - Droits et Justice - Tunisie - Nice - Attentat - Attentat à Nice

Aller plus loin

Attentat de Nice : les musulmans belges solidaires avec la communauté catholique

Suite à l’attentat de la basilique Notre-Dame de Nice perpétré le 29 octobre 2020, les musulmans belges ont exprimé leur solidarité avec la communauté catholique.

Attentat de Nice : relaxe d’un quatrième suspect

Mohamed Oualid G., 43 ans, a été remis en liberté après plus de trois ans de détention préventive.

À Nice, un Marocain donne de la valeur aux galets

Hicham Chikhi, un Marocain résidant à Nice s’emploie à mettre les galets en valeur à travers l’art. Le projet « Dessiner une bouche » de cet homme qui « a échappé de justesse »...

Attentat de Nice : inconsolable depuis la mort de son fils, il meurt de chagrin

Pour avoir perdu sa femme et son petit garçon dans l’attaque terroriste de Nice, sur la "Promenade des Anglais", le père de famille, qui avait ému la France, par sa détresse...

Ces articles devraient vous intéresser :

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.

Maroc : l’utilisation de WhatsApp interdite dans le secteur de la justice

Le procureur général du Maroc, Al-Hassan Al-Daki, a interdit aux fonctionnaires et huissiers de justice d’installer et d’utiliser les applications de messagerie instantanée, et principalement WhatsApp, sur leurs téléphones professionnels.

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

Latifa Ibn Ziaten : « J’ai réussi à sauver beaucoup de jeunes, de familles… »

11 ans après l’assassinat de son fils, le maréchal des logis-chef Imad, une des victimes du terroriste Mohammed Merah, la militante franco-marocaine Latifa Ibn Ziaten poursuit son combat pour la paix et la promotion du dialogue et du respect mutuel.

Maroc : vers l’égalité des sexes dans les contrats de mariage

Le ministre marocain de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a réaffirmé son engagement en faveur de l’égalité entre les sexes lors de la conclusion de contrats de mariage et autres actes juridiques.

Maroc : les crimes financiers ont baissé de 47% en 2021

La lutte contre les crimes financiers et économiques au Maroc porte peu à peu ses fruits. En 2021, les affaires liées à ces délits ont fortement régressé de 47,30%, selon le rapport annuel de la présidence du parquet.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Tarik Tissoudali condamné

Décidément, la semaine est décidément noire pour Tarik Tissoudali. Après s’être attiré les foudres de son club, La Gantoise, pour des critiques acerbes suite à la défaite contre le Standard, l’attaquant de 30 ans a été condamné vendredi par le tribunal...

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...