Agriculture : Prévisions records

13 mars 2009 - 15h33 - Economie - Ecrit par : L.A

Tous les indicateurs du département de l’Agriculture sont au vert. Et annoncent une bonne campagne agricole. Les pluies ont été abondantes et généralisées à toutes les régions de production. De sorte que tous les périmètres enregistrent un important excédent pluviométrique par rapport à la normale.

Au 25 février dernier, le cumul moyen national s’est élevé à 467 mm, soit deux fois plus que la normale (241 mm). S’agissant de la situation des barrages à usage agricole, les réserves au 2 mars atteignent 10,53 milliards de m3. Elles se situent à près de 12,5 milliards pour l’ensemble des ouvrages hydriques. Comparativement à la situation au premier septembre 2008, le taux moyen de remplissage des barrages agricoles est passé de 38,5 à 80,1%. Cette situation conforte les périmètres irrigués dans leur gestion de la ressource hydrique. A tel point qu’un office de mise en valeur agricole se dit prêt à ouvrir les vannes pour irriguer céréales et légumineuses au cas où le mois d’avril s’avèrerait pauvre en pluies.

En effet, l’évolution climatique des prochaines semaines est déterminante pour la récolte, estime-t-on auprès de la Direction de la production végétale. Pour le moment, l’état des cultures, et en particulier l’épiaison, s’annonce satisfaisante dans la majorité des régions céréalières. Mis à part le Gharb qui a souffert des inondations et dans une moindre mesure, le Saïss qui a accusé du retard dans la mise en place des cultures, toutes les autres zones connaissent d’importantes avancées en ce qui concerne les travaux d’entretien des plantes. C’est le cas de Chaouia-Doukkala, du Tadla-Azilal, de l’Oriental et du Moyen et Haut Atlas.

Selon une note d’information du département de l’Agriculture, « les deux premières phases de l’actuelle campagne agricole se sont déroulées dans des conditions très satisfaisantes ». La phase d’installation des cultures (septembre-décembre) a été ainsi caractérisée par l’approvisionnement normal et régulier du marché aussi bien en semences qu’en engrais. Le stock disponible en semences céréalières a été de l’ordre de 1,2 million de quintaux dont 876.200 de graines certifiées. Mais les ventes n’ont porté que sur 670.000 quintaux, soit 56% du total disponible.

Selon les professionnels, cette situation s’explique par l’augmentation des prix. « Malgré l’amélioration de la subvention, reconduite pour la cinquième année consécutive, les prix ont grimpé de 12% pour les semences de blé tendre et de 50% pour le blé dur », constate un producteur de semences. Toutefois le niveau des ventes enregistrées demeure sensiblement proche de la moyenne des cinq dernières années. De leur côté, les fertilisants n’ont pas été épargnés par la flambée des prix des engrais de couverture. S’agissant de l’utilisation des engrais, les données de la tutelle indiquent que « les quantités vendues ont totalisé 505.000 tonnes dont 287.000 d’engrais de fond et 218.000 de couverture ».

Au total, 5,1 millions ha ont été semés avec des céréales d’automne. Les légumineuses alimentaires ont aussi enregistré une augmentation de 7% des superficies emblavées : 251.000 ha alors que les fourrages réalisent un bond de 17% par rapport à la normale. La superficie dédiée s’élève cette année à 420.000 ha.

Le document du ministère ne donne pas d’indications quant à la répartition des superficies par céréale. Mais tout porte à croire que le blé tendre y prédomine. Dans la mesure où cette céréale se taille la part du lion sur les ventes des semences sélectionnées : près de 518.000 quintaux sur les 670.000 de semences céréalières commercialisées. Le blé dur vient en 2e position avec 150.200 quintaux.

Mais la note d’optimisme réside aussi, selon les professionnels, dans la qualité du travail du sol. A ce niveau, la superficie travaillée mécaniquement représente 92% du total. Ceci malgré la hausse vertigineuse du carburant à usage agricole. Pour le moment, les services du département de l’Agriculture tout comme certains milieux producteurs ne veulent pas avancer de prévision quant à l’issue de la campagne. Mais tous s’accordent à dire que l’hypothèse de 75 millions de quintaux, retenue par la loi de Finances sera, largement dépassée.

Seulement, les professionnels réclament, dès à présent, une meilleure visibilité quant à la prochaine campagne de commercialisation des céréales. Cela les encouragerait à soigner encore plus leurs cultures. Surtout dans la perspective d’une bonne récolte céréalière à l’international. D’aucuns estiment qu’il est temps d’annoncer les prix de cession aux organismes collecteurs. D’autant plus que les agriculteurs croulent encore sous le poids de l’endettement consécutif aux résultats des deux dernières campagnes.

Sur un autre chapitre, la phase actuelle se caractérise aussi par l’installation de nouvelles plantations fruitières et notamment l’olivier. De même que l’impact sur les parcours et les jachères ne sera que bénéfique. La croissance de la végétation naturelle y est en effet fort remarquable.

Agrumes et primeurs : 3,3 millions de tonnes

La production globale d’agrumes et primeurs devrait atteindre quelque 3,3 millions de tonnes. Pour les primeurs, les prévisions portent sur 1,9 million de tonnes dont plus de 700.000 seront exportées. Déjà, la situation des sorties établie à fin février dernier faisait état d’un volume export de l’ordre de 450.000 tonnes. En ce qui concerne les agrumes, les prévisions de production ainsi que celles des exportations ont été revues à la baisse suite aux dégâts provoqués par les inondations du Gharb. Ainsi 600.000 tonnes seront exportées sur une production estimée à 1,4 million.

Source : L’Economiste - A. G.

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